Avant d’aller plus loin, la moindre des choses est de faire les présentations. Si Delacroix fait partie des artistes les plus connus de l’Ecole française, qui sait aujourd’hui qui est Léon Riesener ? Ma famille et mes amis, à qui je rebats les oreilles de Riesener depuis plusieurs années (c’est bien, comme ça les quelques autres lecteurs de ce blog, viendront compléter ce petit groupe !) et quelques spécialistes de Delacroix et de l’époque romantique, probablement.
Le nom de Riesener évoque aussi peut-être quelque chose à ceux qui fréquentent le château de Versailles, qui se passionnent d’ébénisterie ou qui ont lu le dernier roman d’Adrien Goetz, Intrigue à Versailles ! (cf. le meuble au doigt coupé). Il s’agit du grand-père de Léon Riesener, Jean-Henri (1734-1806), né en Allemagne et venu rejoindre la grande communauté des ébénistes du faubourg Saint-Antoine au milieu du XVIIIème siècle. Il devint l’ébéniste de la reine Marie-Antoinette et épousa la veuve de celui dont il fut l’apprenti, Jean-François Oeben (de ce premier mariage, étaient nées 3 filles dont la mère d’Eugène Delacroix). Jean-Henri Riesener eut un fils, Henri-François (1767-1828), qui choisit la profession de peintre de portraits. Henri-François fréquenta la Cour Impériale (il fit les portraits de Napoléon et de Joséphine) où il rencontra son épouse, alors dame d’annonce de l’Impératrice, Félicité Longroy. De cette union, naquit Léon, le 21 janvier 1808 à Paris. Son cousin Eugène Delacroix était de dix ans son aîné.
Ceci étant dit, je n’ai rien dit encore sur mon personnage principal, et en même temps, j’en ai déjà dit beaucoup. Etre “fils de”, “petit-fils de” peut déjà être particulièrement difficile à vivre (regardez aujourd’hui les enfants de stars !). Mais quand on est en plus le cousin et l’ami d’une star montante de la peinture, chef de file d’un nouveau courant artistique, il n’est pas évident de trouver sa place. D’un autre côté, baigner dans un milieu artistique et bénéficier des conseils et de la position de son aîné, c’est aussi un bon départ dans la vie, non ?
M.D.
Article initialement publié sur www.leon-riesener.fr